Après 10 années ponctuées par d'innombrables réunions de commissions et sous- commissions, après la publication de la loi, puis de ses décrets d'application, après la lecture de la convention cadre et au vu de ce que peut être une convention sectorielle, chaque responsable professionnel sait à quoi s'en tenir. Il sait où vont les choses ; il sait que l'influence des organisations a été négligeable et que leur marge de manœuvre est extrêmement étroite.
Il sait aussi qu'il ne faut pas bercer les confrères et plus singulièrement les plus jeunes d'entre eux d'illusions. Il sait enfin qu'il ne doit pas promettre ce qu'il n'est pas dans l'intention des décideurs d'accorder.
Les décideurs ont-ils d'ailleurs été à un quelconque moment ambigus ?
Ils ont dit qu'une réforme était nécessaire, ouvrant à tous l'offre de soins pour une couverture suffisante des risques, tout en maîtrisant les coûts et les comportements. Ils ont souhaité un consensus autour de cette idée… A partir de là chacun a voulu voir midi à sa porte.
De 1996 à aujourd'hui, le conseil national de l'ordre a été une des rares organisations sinon la seule à se déterminer en constante concertation avec sa profession et à tenir la langage de la lucidité et de la responsabilité.
Nous avons déclaré la nécessité d'une réforme et prévenu qu'elle demandait de la part de tous des concessions et une profonde modification des esprits.
Nous avons cependant ajouté que nous n'y adhérerions pas si les principes essentiels qui font la singularité et la crédibilité de l'exercice médical n'étaient pas respectés. Nous les avons objectivés en 3 points :
La liberté de choix du praticien
Le paiement direct des honoraires
La prise en compte de tous les actes de la nomenclature dans le régime de base.
En formulant ces exigences que vous avez constamment approuvées, le conseil de l'ordre ne se conforme pas seulement aux prescriptions de la déontologie, il va à l'essence
même de sa vocation et de la mission qui lui est confiée par la loi : le service du malade.
Il faut bien savoir par ailleurs :
Qu'aucune réforme, aussi élaborée qu'elle soit ne peut fonctionner dans la durée, si elle ne correspond pas à l'attente des patients.